Si le livre sait se fermer,
ce n'est pas parce qu'il
ne peut pas s'ouvrir
Audrey Beaulé
Du 20 janvier au 25 février 2023
Vernissage le vendredi 20 janvier 2023 dès 17h30
Si le livre sait se fermer, ce n’est pas parce qu’il ne peut pas s’ouvrir est une expo-vente regroupant trois projet d’autoédition. Agissant comme une salle de lecture sensible, elle appelle aux actions de s’assoir, de manipuler, de lire, de penser, de ressentir, de prendre un temps et de faire place aux marges.
L’artiste propose des prises de positions tantôt vulnérables, tantôt queer, tantôt puissantes, pour réfléchir à nos systèmes qui cadrent nos existences. Que ce soit par le rapport au travail, à nos sexualités, au relationnel, à nos institutions ou encore à notre éducation, comment déployer nos manières de vivre? Est-ce possible de (re)trouver une puissance en combattant nos systèmes? Est-ce réellement possible de s’émanciper? De quoi? Comment?
Quelles perspectives sont envisageables pour les prises de paroles marginales aujourd’hui? Pour Audrey Beaulé, sa réponse réside dans l’autoédition. Ce médium dissémine les marges – de la société, de la page. Des enluminures du Moyen Âge, en passant par l’imprimerie de Gutenberg, jusqu’à la photocopieuse XEROX, à la culture punk et à la bande dessinée jusqu’à l’impression telle qu’on la connaît aujourd’hui, les publications ont toujours cherché à laisser des traces, comprendre ou se raconter de manières plurielles. Par la production de publications, Audrey Beaulé a le sentiment de mieux habiter ses propres marges, à se décentrer, à inviter au déplacement. Ce médium offre cette possibilité de décloisonner l’art tout en entrant en contact avec divers publics, diverses personnes – initiées ou non – aux perspective marginales et au milieu des arts, du livre; il peut proposer un discours alternatif. Pour iel, l’espace du livre – de son idéation à sa fabrication – est vecteur de moments remplis d’une vive lucidité, d’une liberté incomparable, d’affirmations multiples et d’une plénitude menant constamment vers de nouvelles transformations de soi. L’autoédition dans laquelle s’inscrit l’artiste reste une activité marginale où laisser une trace en défiant la représentation par l’abstraction – textuelle, dessinée - est une résistance à notre société d’information et d’images. S’opacifier, brouiller, tordre le réel et l’imaginaire sont des méthodes actives hors des représentations. C’est un processus qui oscille entre se fermer et s’ouvrir, vers une recherche constante à incarner davantage sa vie, sa pensée, son corps et son temps.
Credits photo : Jean-Michael Seminaro
Mots-clés: Exposition,, Arts visuels,, Arprim,, Livre d'artiste, Arts imprimés, Audrey Beaulé