Chorégraphies pour mains mouillées
Sarah-Jeanne Landry
Exposition du 16 janvier au 22 février 2025
Vernissage le jeudi 16 janvier dès 17 h 30
Chorégraphies pour mains mouillées de Sarah-Jeanne Landry
nos mains sont politiques
\\\\\ dix doigts du prolongement de notre pensée /////
elles s’exercent tantôt à résister — éviter la destruction, la production à tout prix, ne pas perpétuer des nuisances / elles se crispent parfois dans des contextes sociaux, quand on ne sait soudainement plus comment approcher les autres / elles permettent la tendresse ; activent des caresses à nos amours / nous rappellent le temps qui passe entre nos mains d’enfants et celles d’aujourd’hui, alors qu’on ne s’était jamais imaginé·e·s la taille de nos griffes adultes
Par ce qu’elle nomme des manigances qui sont au service du sensible, Sarah-Jeanne Landry propose, dans le cadre de l’exposition Chorégraphies pour mains mouillées, des actions à la fois cachées et documentées. Entre rigueur scientifique et sensible, performer des protocoles devient une manière de se détourner, de chercher, de comprendre, ce qui ajoute à une fabrication de l’existence. Le protocole devient une fabrique à rituels, à performances, qui cherchent à confirmer des hypothèses. L’artiste nous convie à nous prendre au jeu du sensible, par une surprise qui émerge avant tout en nos sens et qui prend forme en contournant les suites logiques du postulat.
on dit que la lumière est impalpable, mais peut-elle jaillir de nos paumes ?
la clarté est souvent ailleurs
on pense la cerner ou encore lui tendre une embuscade, puis elle nous surprend à nouveau
elle vient des craques, des fissures, des coins où, soudainement assombris, elle peut exister
alors qu’on cherche, se perdre est parfois son avenue
elle existe par des causes à effets insoupçonnés; hors norme, elle prend part au quotidien comme nulle autre
je parle ici d’une lumière qui n’éblouit pas à faire perdre son propre éclat, mais d’une
vibrance qui ajoute à nos existences comme une flamme collective qui se prête
de
mains
en mains
Avec doigté et touche aqueuse, Sarah-Jeanne Landry nous confirme que le sensible est un peu partout, qu’il ne suffit que de le cadrer momentanément, de le partager, l’archiver ou, entre autres, de le mettre en livre pour lui permettre d’émaner de sa singulière lumière / comme une veilleuse qui saurait comprendre les équations de nos vies, à force de palper toutes ses composantes, sans jugement, avec accueil, pour ajouter à la fabrication de nos existences
-- un texte de andes a. beaulé
Sarah-Jeanne Landry vit et travaille à Montréal, où elle poursuit une maîtrise en arts visuels et médiatiques à l’UQAM. Sa pratique existe au carrefour entre performance, littérature et art conceptuel. Elle explore la sensation diffuse d’échouer à la communication et à l’appartenance, en élaborant des protocoles d’actions qui agissent comme des laboratoires du sensible. Chorégraphies pour mains mouillées fait le rapport et l’archive des phénomènes vécus lors de cinq microperformances réalisées dans le courant d’air chaud de séchoirs à main.
Ses œuvres ont été présentées et acquises au Canada et en Allemagne, notamment à la Galerie de l’UQAM à l’automne 2024 lors de l’exposition À propos de la parole, et au centre d’artiste Caravansérail lors de l’exposition L'île n’est pas faite pour comprendre ces choses-là. Son travail sera présenté à nouveau au printemps 2025 au centre d’artistes Regart, à Lévis.
Chorégraphies pour mains mouillées de Sarah-Jeanne Landry
our hands are inherently political
\\\\\ ten-fingered extensions of our thought process /////
at times they exercise resistance—avoiding destruction, wanton production, perpetuating nuisances / they clench in certain social situations, when we suddenly forget how to interact with others / they make tenderness possible; caressing our loved ones / they remind us of the passage of time, as our childlike fingers slowly grow into a surprisingly large set of adult claws
Through what she refers to as schemes in the service of sensation, Sarah-Jeanne Landry proposes, as part of her exhibition Chorégraphie pour mains mouillées [choreographies for wet hands], both documented and hidden actions. Between sensitive and scientific rigour, performing protocols becomes a way of subverting, seeking and understanding what goes into the making of our existence. These protocols become frameworks to generate rituals and performances that can then be used to test hypotheses. The artist invites us to take part in this sensory game through surprises that first emerges in our senses, but which then outgrow the logical conclusion of their premise.
they say light is intangible, but can it burst forth from our open hands?
light is often elusive
we think we can box it in, or catch it unaware, but it always finds a way of surprising us
it comes in through cracks, fissures and corners where in thrives in passing shadows,
as we spend our time searching, it often spends it wandering
it exists through unexpected causes and effects, always at the fringes, and slips into our daily life like no other substance
I am speaking here of a light that is not so blinding as to lose its radiance, but of a
vibrancy which adds to our existence, like a collective flame passed
from
hand
to hand
With her deft wet touch, Sarah-Jeanne Landry proves that sensation is everywhere, and you need but frame it momentarily to share, record or, perhaps, put it in book form and reveal its singular glow / like a nightlight that illuminates our lives’ equations, having already thumbed each of its part, mindfully and without judgment, thereby adding to the making of our existence
-- written by andes a. beaulé
Mots-clés: Exposition,, Arts visuels,, Arprim,, Arts imprimés